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7:48:03
Un chiffre, et quel chiffre: le temps passé pour vaincre les distances du Duathlon de ZOFINGEN. ZOFINGEN, un nom peu connu pour les novices du monde du Triathlon et Duathlon, mais un nom qui sonne pour les connaisseurs comme une épreuve de "OUF" avec ses distances: 10 kilomètres à pied dont la moitié en montée dans les bois comme hors d'oeuvre, suivi de 150 kilomètres de chrono en vélo dans les superbes paysages montagneux suisses pour le plat chaud et un petit désert de 30 kilomètres à pied à travers la forêt surplombant cette petite ville. ZOFINGEN se respecte, c'est le support des championnats du monde de duathlon longue distance, et finir ici est déjà une victoire.............................ce n'est pour rien que les compétiteurs qui terminent ont le droit comme lot, un tee-shirt " FINISHER", et d'énormes applaudissements et une ovation du public.Un respect gagné à la force des mollets avec un mental de gagneur. ZOFINGEN, pour moi: mon dernier objectif de la saison, objectif qui depuis 3 mois est présent dans mon esprit. Ma vie s'est réglée en fonction des entraînements, des impératifs de préparation pour une telle épreuve, des blessures, de la fatigue..............Ces distances de fous, ne sont habituelles, on doit apprendre à souffrir plus que d'habitude, accepter des moments très difficile, des moments de faiblesse mentale...................tout simplement être seule avec sa souffrance et ses questions. Ma préparation s'est terminé une semaine avant l'échéance, avec beaucoup de doutes sur ma condition physique, la blessure aux ischios-jambiers n'est pas très loin et mes dernières séances n'ont pas réussi à me rassurer mais j'ai envi de participer, ne pas y aller serait une véritable frustration psychologique. Je suis arrivé en Suisse,( à 1150km de ma Bretagne) vendredi en fin de journée, pour profiter d'une journée complète de récupération. Après une bonne nuit réparatrice, courte mais bonne, un petit footing le long de la rivière, je me rends sur le site d'accueil pour les formalités administratives ( prise de dossard, plaque de cadre, prise de connaissance des circuits.............) je sens une certaine tension de la part des organisateurs, ainsi que des concurrents rencontrés. Une fois effectuée ces démarches, sous la chaleur suisse je pars reconnaître une partie du circuit cycliste, qui emprunte de belles routes dans la campagne au alentour de le ville. Profil moins accidenté que prévu à mon goût. Comme spectateur aujourd'hui, les vaches.................... Après cette petite balade en compagnie de mon père, qui a tenu à m'accompagner nous prenons notre repas en compagnie d'un autre représentant français, originaire de la région Toulousaine. Notre discussion: l'épreuve du lendemain, notre préparation physique, alimentaire............notre approche de la course mentalement,.............. pour résumé : des discussions de mecs qui essayent de se rassurer en se disant que l'autre n'a pas fait plus. Une petite sieste, et retour sur le site départ pour arpenter un peu le village d'exposant, et la journée se passe ainsi, au rythme de la vie helvète sans craque pour le chocolat. A l'heure du dîner, nous sommes conviés à une cérémonie d'ouverture où l'épreuve est présentée officiellement, entre deux discours, un groupe de danseurs, des démonstration de Trial VTT..............et pour terminer la présentation du drapeau de toute les nations représentées. Pour moi, c'est toujours un instant magique de voir les couleurs Bleu-Blanche-Rouge. Avant de rentrer dormir, nous partons arpenter les rues de la belle ville de ZOFINGEN, de superbes maisons aux façades multicolores offrent un très beau spectacle.Je suis déjà dans ma course, je sens la pression montée. Il est l'heure de dormir mais le sommeil n'arrive pas, le stress, la pression, la peur de ne pas être à la hauteur........je ne sais pas. Le grand jour est arrivé, lever 6hOO, pas besoin de réveil. La nuit a été courte mais c'est avec le moral que j'aborde ces derniers moments avant le départ. Un petit déjeuner avalé, le matériel préparé, et moi prêt je me retrouve sous l'arche de départ en compagnie des 300 autres concurrents. Les sourires sont crispés, la boule au ventre, nous trouvons les dernières secondes interminables, nous sommes comme des gladiateurs qui veulent en découdre avec le chronomètre. Un dernier regard vers mon père, que je ne veux pas décevoir et le départ est donné. Les premières foulées sont difficiles, il faut maintenant se lâcher, les 2 premiers kilomètres sont très très difficiles, une longue montée dans les bois pour redescendre ensuite vers le site de départ avant de refaire une deuxième boucle. A la première transition malgré un temps correct de 35'37 sur 10kilomètres, je me situe seulement vers la 100ème place. Dés les premiers tours de pédales je rejoints un nombre important de coureurs, c'est mon point fort. Vous voulez savoir à quoi on pense lorsqu'on a 150 kilomètres de vélo à faire seul: à tout - aux sacrifices pour être au départ - à la famille, aux amis, supporters, aux gens qui ont confiance en vous - des pensées négatives: "Tu es ouf de faire de telles épreuves, à quoi çà sert, plus jamais c'est la dernière fois.......- - et puis toujours une force mentale pour continuer et refuser d'abandonner Les jambes ne sont pas bonnes, il me reste 50 kilomètres encore à couvrir et j'ai ma blessure aux ischios qui réapparaît. Je boucle les 150kilomètres en 4h28, pas top le temps. La deuxième transition effectuée,( c'est à dire on laisse les chaussures de vélo, le casque..........pour chausser les baskets) c'est le début d'une véritable galère. Je savais que le profil de cette deuxième partie à pied est difficile mais pas à ce point, une montée de plus de 3 kilomètres sur des chemins forestiers font très mal aux jambes et au moral. Le côté positif, les 3/4 des concurrents sont comme moi, mal en point. Il y a 2 boucles de 15 kilomètres à effectuer, nous nous croisons plusieurs fois car il y a un aller-retour sur chaque boucle, les spectateurs ne sont pas avares d'applaudissements, les bénévoles sont nombreux et assurent la logistique d'une façon magistrale. Les ravitos sont nombreux et bien achalandés. Plusieurs fois dans cette dernière partie je m'arrête car mes jambes ne veulent plus courir, je n'ai plus de force et dans la tête, l'envie d'abandonner qui laisse place à une envie plus forte de terminer. Les derniers mètres, l'entrée sur le site d'arrivée où les tribunes sont pleines de spectateur vous ovationnant à votre passage, sont notre récompense. Le passage sous l'arche d'arrivée avec l'affichage de votre temps est un moment unique, une véritable source de bonheur pour moi: j'ai fini cette épreuve de OUF, je suis fier de moi et pour l'ensemble des peronnes qui m'encouragent toute l'année. La médaille et le tee-shirt remis à l'arrivée ne sont pas le plus important, c'est simplement la fietté d'avoir réussi à aller très loin dans la souffrance, de TERMINER. Avant le départ les visages étaient crispés, à l'arrivée ils sont fatigués mais on a l'impression de voir dans les yeux de chacun, beaucoup de joie, de bonheur, chacun se félicite, on a tous souffert que çà soit le premier ou le dernier, chacun à son niveau à donner le meilleur de soi. Sentiment partagé après analyse de la course: déçu de ne pas avoir été à 100% de mes capacités qui je pense m'aurait permis d'être peut-être sur le podium et d'un autre côté, FIER et content d'avoir FINI ; Grand respect pour l'ensemble des concurrents qui finissent de telle épreuve. Maintenant place au repos, après ma saison bien remplie, et de jolis résultats. Grand merci à mes proches, à mes sponsors, à mes amis, à mes clubs ( VC PONTIVY, CSLG VANNES, Tri Morlaix).

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